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Les qualités minimales
d'un bon bilan psychométrique

Après de nombreux questionnements, vous vous êtes décidés à prendre rendez-vous pour effectuer un bilan psychologique. De nombreux écueils vous attendent.

On se méfie souvent un peu moins des qualités du professionnel que l’on va rencontrer : après tout, ce n’est que pour un bilan… ça ne durera pas longtemps. Erreur. Il est aussi important de choisir un professionnel avec lequel on se sentira bien, bien accompagné et en confiance que pour une prise en charge psychologique.

Un bilan psychologique peut avoir de nombreux effets sur vous et, si malheureusement votre première expérience a été un désastre et ne vous permet pas d’obtenir des données qui font sens, il vous faudra attendre au moins un an, idéalement deux, avant de pouvoir retenter l’expérience. (Cette durée est nécessaire pour tenter de neutraliser l’effet test-retest.)

La version du test

 

Un point sur lequel vous ne devez pas transiger concerne la version du test qui sera utilisé.

Ce doit toujours être la dernière version, mise à jour selon les données scientifiques et nouvellement étalonnée. (Car pour pouvoir classer, il faut déjà avoir un étalonnage qui serve de référence ultérieurement.)

Le matériel coûtant cher (entre 1 500 € et 1 800 € pour une mallette neuve), certains psychologues et certaines institutions préfèrent ne pas acquérir la nouvelle version.

Sachez cependant qu’une ancienne version est valable encore un an environ après la sortie de la version la plus récente.

 

À l’heure actuelle :

  • pour les plus jeunes, de 2 ½ à 7 ½ ans : WPPSI-IV, paru en 2014 ;

  • pour les enfants, de 6 à 16 ans et 11 mois : WISC-V, sorti en 2017 ;

  • pour les adolescents à partir de 16 ans et les adultes (jusque 79 ans et 11 mois) : WAIS-IV, paru en 2011. (La WAIS-V devrait sortir en France à l'horizon de 2025.)

Pour les enfants de 3 à 13 ans, il existe encore le K-ABC II, paru en 2008.

 

Seuls ces quatre tests sont reconnus par l’Éducation Nationale. Ce sont les tests les plus couramment utilisés.

Comment se passe un bilan ?

 

Deux solutions s’offrent à vous :

  • Soit un bilan composé de trois temps clairement distincts :

    • un premier entretien : pour faire le point sur vos motivations, votre parcours, les difficultés que vous rencontrez, vos attentes d’un tel bilan et les possibles difficultés pour le praticien ;

    • un temps de passation : en une ou plusieurs séances selon les tests utilisés ;

    • un temps de restitution : orale et écrite (remise d’un compte-rendu sur le moment ou différée).

  • Soit un bilan effectué d’un seul tenant : premier entretien, passation et restitution au sein d’une seule et unique séance, souvent de trois à cinq heures.

 

Cette dernière solution est souvent préférée par les gens qui veulent se hâter et veulent savoir sans trop attendre. Elle permet aussi de subir une trop forte attente et angoisse vis-à-vis de la passation puis du rendu des résultats. Elle peut être pratique également dans certaines situations « urgentes ».

Si certains s’en accommodent très bien et en rencontrent pas de difficultés, ce n’est pas nécessairement la meilleure. (Et même s'il y a « urgence », il faut toujours se méfier de trop de hâte et de confondre urgence et précipitation, au risque de passer à côté de certaines données et conclusions fondamentales.)

 

En effet, un temps d’attente entre un premier rendez-vous et la ou les séance(s) de passation permet autant au psychologue qu’à vous-même de pouvoir réfléchir sur ce qui vous amène et mieux vous préparer. Peut-être même aurez-vous des remarques et questions supplémentaires le jour de la passation.

Par ailleurs, une restitution immédiate ne permet pas une analyse très poussée des résultats et, éventuellement, ne permet pas de préciser la nature de certaines difficultés. Or la restitution doit être un moment d’échanges entre vous et le psychologue, pas uniquement pour trancher entre « surdoué·e » ou « pas surdoué·e ».

Même si on a l’impression que tout se joue dans un « oui » ou « non », le plus intéressant est surtout d’avoir un éclairement sur son fonctionnement intellectuel et psychique et de pouvoir mieux en saisir les divers aspects et modalités.

 

Les tests psychométriques sont conçus pour être passés en une seule séance. Répartir la passation d’un même test sur plus d’une séance, sans justification, n’a pas lieu d’être. Il peut cependant arriver qu’une trop grande angoisse ou fatigabilité, surtout chez les enfants, amène à proposer une deuxième séance de passation.

« Dans la mesure du possible, il est recommandé d'administrer le test en une seule séance. Si la passation nécessite deux sessions, la seconde doit avoir lieu dans un délai le plus court possible, n'excédant pas sept jours. »

Manuel de la WAIS-IV, p. 25, 2011, éd. Pearson

En revanche, quand un même sujet doit passer plusieurs tests, plusieurs séances de passation peuvent être proposées : une pour le test psychométrique, l’autre pour les tests de personnalité, ou une pour le test psychométrique, une pour les tests neuropsychologiques, une autre pour les tests de personnalité…

De quoi doit être composé le compte-rendu ?

 

Le compte-rendu doit comprendre les résultats chiffrés du test, si possible : les notes composites (notes de chaque indice) avec leur intervalle de confiance et le percentile, les notes standard (celles de chaque subtest) et le QI total s’il est significatif (pas trop hétérogène).

Un compte-rendu ne comprenant que les chiffres est inutile. Il doit donc comprendre les données cliniques nécessaires pour mieux permettre de comprendre la signification des résultats (ce qu’évaluent les indices, la signification des chiffres donnés) ainsi que l’interprétation de ces derniers quant à la personne qui a passé le test.

 

Un compte-rendu purement écrit n’est pas acceptable. Tout compte-rendu écrit doit s’accompagner d’une restitution orale, que cette dernière ait eu lieu préalablement ou qu’elle soit l’occasion de délivrer ledit compte-rendu.

 

Le compte-rendu doit aussi être lisible par vous. Si un aspect pour échappe, il doit pouvoir vous être expliqué par le psy qui vous a fait passer le bilan en question.

 

Un compte-rendu ne vous apprendra peut-être rien que vous ne connaissiez pas déjà, mais pouvoir le lire écrit par un œil neuf, noir sur blanc, peut déjà constituer une première étape vers une meilleure compréhension et acceptation de soi.

Le coût

 

Le coût d’un bilan psychologique varie selon :

  • le lieu où vous le faites : pour une passation de test psychométrique seule, comptez entre 150 et 250 € en province, entre 250 € et 400 € à Paris (voire plus) ;

  • le nombre de tests prévus : plus il y a de tests, et plus ça peut coûter cher ;

  • la notoriété du psychologue…

 

Les honoraires annoncés peuvent concerner un forfait (premier entretien, passation, restitution) ou la seule séance de passation. Pensez à vous renseigner.

 

Les psychologues sont des professionnels à honoraires libres.

Un bilan psychologique paraît souvent trop cher. Pour autant, un tel coût peut se justifier : outre les heures passées à vos côtés (au moins 4 à 5 pour une passation de test psychométrique, entre le premier rendez-vous, la passation et la restitution), il y a tout un temps que vous ne voyez pas de cotation, d’interprétation des résultats et de rédaction d’un compte-rendu.

Choisir son psy

 

Bien choisir le psychologue pour un bilan psychologique est aussi important que pour une thérapie. Vous devez vous sentir à l’aise (autant que faire se peut) et avoir eu réponse aux questions que vous vous posiez, dans la mesure du possible.

Un bilan psychométrique est un moment suffisamment stressant en soi pour ne pas souffrir d’un stress supplémentaire induit inutilement par le professionnel que vous aurez en face de vous.

 

Comment savoir si l’on se sent bien ? Eh bien, se faire confiance. Il est parfois difficile de se sentir pleinement rassuré, mais vous devez au moins sentir que les réponses que le psy vous a délivrées vous satisfont. Si vous vous posez encore des questions, que vous avez des remarques à l’issue d’un premier entretien, n’hésitez pas à revenir vers le psy les formuler, voire solliciter un deuxième entretien.

Vous devez être au clair sur le déroulement de la passation, la version du test, ce qui vous est proposé.

 

N.B Quelques informations concernant la passation

 

La WAIS-IV comprend dix subtests obligatoires et cinq subtests facultatifs. Vous devez passer les dix subtests obligatoires ; le psychologue peut être amené, par choix de sa part ou parce qu’il a besoin de préciser certains éléments de votre fonctionnement cognitif, à vous proposer de passer quelques subtests facultatifs (ou tous). Une substitution d’un subtest facultatif à un subtest obligatoire est possible si elle se justifie cliniquement.

Il est possible d’effectuer des pauses durant la passation du test, et même autant qu’on le souhaite, mais après la fin de l’administration d’un subtest. Le but n’est pas de se faire violence mais que vous vous sentiez aussi « bien » que possible.

Ce qui est à fuir dès la prise de rendez-vous avec le psychologue

 

Certains indices doivent vous pousser à ne pas donner suite :

  • Si l’on vous dit que les surdoués n’existent pas, que ce n’est « que » du « surinvestissement intellectuel » ou que seuls les enfants sont « précoces ».

  • Des réponses évasives, non argumentées, voire des affirmations dont vous sentez qu’elles vous infantilisent.

  • Si on vous délivre des généralités abusives sur les surdoués (la réalité est toujours plus complexe qu’elle n’en a l’air).

  • Si vous n’avez pas de réponse satisfaisante à ces quatre questions :

    • quel test et quelle version ?

    • comment ça se passe ? (Idéalement, quand même, en trois temps, et non pas tout en même temps.)

    • quelle restitution ? (Chiffrée ou non, compte-rendu ou non.)

    • quel coût ?

Si, et ça tombe (soi-disant) bien, le psychologue en question est le spécialiste de la question et a inventé une méthode d’évaluation et de thérapie pour sujets surdoués.

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